Description
Caunègre, Guy (2014). Martial Demarcq, Muletier des Landes de Gasccogne. Editions Cairn. 196 Seiten. ISBN 978-2350683720
Martial Demarcq : « Je transportais le bois de pin, en grumes, des scieries vers les gares de Lit, d’Uza, de Lévignacq, de Saint-Julien, de Mézos. Chaque marchand de bois avait son espace réservé pour entreposer le bois. Après guerre, pour nourrir les animaux, comme pour les humains, nous utilisons encore des tickets de rationnement. Or, pour effectuer leur travail ainsi que les longues marches et pour tirer de lourdes charges, les mules devaient être alimentées trois fois par jour, matin, midi et soir avec trois kilos de maïs et d’avoine et avec du foin à volonté. Un boulanger de Mézos était habilité pour vendre les graines destinées aux bêtes. Il fallait s’inscrire, fournir des justificatifs. Une fois les démarches accomplies, j’avais droit à emporter cinquante kilos d’orge et d’avoine et de maïs en plus des rations minimales. En pleine saison, j’attelais la mule avec celle d’un voisin à l’aray (la charrue) pour labourer tous les champs des particuliers, à Uza. Comme rétribution je demandais un sac de maïs par journée de travail ou bien la valeur d’un sac de maïs en argent. Avec une paire de mules, nous transportions trois tonnes de bois. Certains débardeurs transportaient quatre tonnes mais les mules peinaient à tirer ce poids et elles avançaient lentement. Une des parcelles sur lesquelles je débardais était à Saint-Girons sur le quartier de Piniude. Ceux qui disent que les Landes sont plates, ne connaissent pas Piniude ! »
Les derniers muletiers qui, tel Martial Demarcq, ont maintenu leur activité muletière jusqu’à l’ère des premiers voyages terre-lune, pourraient à nouveau apercevoir, au détour d’un sentier, quatre longues oreilles surmontant les bonnes bouilles d’un duo équin avançant d’un pas vif et répondant aux noms de Jouan et Martin…